Le Divorce d’Hélène

Mon arrière-arrière-grand-mère, Blanche Lefebvre a vécu en concubinage avec Auguste Fauquembergue.

Blanche est veuve depuis peu – juin 1881 – lorsqu’elle rencontre Auguste. A moins qu’elle ne l’ait connu avant le décès de son époux ?

Toujours est-il qu’une enfant, Hélène, naît en novembre 1882. Enfant naturelle, Auguste est déjà marié et la bienséance (ou la loi?) l’empêche de se déclarer comme père de l’enfant. Il est cependant témoin lors de la déclaration à la mairie.

L’histoire familiale raconte qu’il n’a pas pu divorcer de sa femme car celle-ci était folle. Moins romanesque et plus prosaïque sans doute : la loi.

Une loi de 1816 interdit purement et simplement le divorce. Ce n’est qu’en 1884 que la loi Naquet rétablit le divorce mais sous conditions : adultère, condamnation, sévices.

Blanche et Auguste vont avoir 2 autre enfants en 1883 et 1884 avant de quitter Abbeville pour s’installer au Tréport. Sont-ils partis pour échapper aux qu’en-dira-t-on ?

Quoiqu’il en soit, ce couple illégitime devait déranger suffisamment les bonnes mœurs de l’époque pour que Blanche soit mentionnée comme gouvernante ou amie (de même que les enfants) sur les recensements de population.

Auguste a épousé Scolastique Bost en 1874 à Paris. A quel moment la séparation a-t-elle eu lieue ?

Que s’est-il passé entre 1874 et 1882 où on retrouve Auguste à Abbeville ?

En 1898 Scolastique habite toujours à Paris et en 1899 on la retrouve à Amiens.

Scolastique aurait tout à fait pu demander le divorce pour adultère mais ne l’a pas fait. Peut-être que la séparation de corps lui suffisait et qu’Auguste lui versait une pension.

Cette même loi Naquet a permis à Hélène, la fille de Blanche et Auguste de divorcer en 1912, 7 ans après son mariage avec André Brocheret avec qui elle a eu 3 enfants. Le jugement de divorce et l’audition des témoins nous apprennent qu’André entretenait des maîtresses un peu partout, ce que facilitait son emploi de représentant de commerce. Il était employé par Auguste, son beau-père. Il empruntait de l’argent, avait des dettes dans les cafés. Au lieu de remettre l’argent récolté lors de ses tournées à son beau-père, il l’utilisait pour faire la noce, se soûler, entretenir des maîtresses. Il avait également promis le mariage à une jeune fille.

Plusieurs fois Auguste l’a licencié et puis réembauché. Un jour, cependant, il l’a mis à la porte définitivement. Lors de son audition, Auguste déclare :  »En le congédiant je lui ai donné 100 francs pour lui permettre de trouver un autre emploi. Au lieu de le faire, il est parti avec sa malle et n’est plus revenu. Il n’a même pas embrassé sa femme ni ses enfants. »

Le divorce est prononcé aux torts d’André le 28 juin 1911.

André meurt deux ans plus tard de la tuberculose à l’hôpital Lariboisière à Paris.

Hélène s’est remarié en 1917 avec Auguste Davoult avec qui elle a eu une autre fille.

Hélène ne travaillait pas, elle n’était pas indépendante financièrement.

La loi Naquet mais aussi et surtout le soutien financier de son père ont permis à Hélène de s’affranchir de son odieux mari.

André Hélène




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